John Scotti : 50 années de passion et ça continue

John Scotti célèbre 50 années d’implication professionnelle dans le monde automobile cette année. Un univers qui l’anime et le passionne depuis sa plus tendre enfance. Napolitain de naissance et Montréalais d’adoption, le propriétaire de Lamborghini Montréal, la plus grande et plus ancienne concession de cette grande marque italienne, a partagé avec nous une parcelle du long parcours qui l’a mené à un statut si prestigieux.

Il n’avait que deux ans lorsque ses parents ont quitté Naples pour venir s’établir au Canada, à la fin des années 50. Pour aider sa famille, à l’instar de ses six frères et sœurs, très tôt, il a dû travailler. « À 9 ans, j’ai commencé à faire des livraisons pour une grocerie et à laver la vaisselle d’un restaurant dans la Petite Italie. »

 

Une tempête hivernale révèle toutefois son talent précoce pour la mécanique. Durant une livraison, alors que les chutes de neige s’intensifient, les essuie-glace du camion de l’épicier tombent en panne. Pour permettre à son patron d’atteindre un garage, le jeune garçon imagine un moyen pour les actionner à l’aide de ficelle. Étonné par l’ingéniosité du réparateur, à la blague, le garagiste lui offre un emploi. Sans attendre, John accepte ! « Le lendemain, j’ai commencé à travailler pour ce garagiste. Je n’étais pas mécanicien, car j’étais trop jeune. Je lavais des autos, je servais de l’essence, je gonflais les pneus », rappelle-t-il en souriant. Mais l’aventure va durer et, à 13 ans, il fait déjà de la mécanique.

 

Conscients de son talent, les gens du garage recommandent à son père de l’envoyer étudier la mécanique. Lorsqu’il décroche sa certification de mécanicien de classe 1, trois ans plus tard, John devient le plus jeune étudiant à obtenir cette accréditation du Comité paritaire de l’industrie des services automobiles de la région de Montréal (CPA Montréal). 

 

Mais l’école qu’il fréquente à Saint-Michel n’est pas son unique source d’inspiration. En face, au garage Dingy’s, le grondement des moteurs de voitures haut de gamme et de bolides de course que réparent John Dingman et ses employés l’attire plus que tout. « Durant mon 45 minutes de lunch, le midi, je traversais la rue pour aller manger là-bas. Je les regardais travailler. S’il y avait une voiture à pousser, je donnais un coup de main. Parfois, j’oubliais même de retourner à l’école ! Le patron a fini par m’engager », raconte John en ajoutant que Dingman, dans la jeune trentaine, deviendra son mentor.

 

Puis, en 1975, il ouvre son propre garage. Il a 20 ans. Deux ans plus tard, il quitte Dingy’s et incorpore le nom John Scotti Automotive. C’est le début d’une nouvelle aventure : la sienne. Car, dès 1979, Eugène Carrié, alors distributeur canadien de Lamborghini, fait de son établissement un centre de service pour cette marque. « C’était l’étape à passer pour devenir concessionnaire », explique John. Et il le deviendra en 1983, en vendant sa première voiture. « C’était l’époque de la Countach, une époque bien différente. » Dans les années 80, le constructeur de Sant’Agata Bolognese livrait quelques centaines de véhicules par année tout au plus. « L’année dernière, Lamborghini en a vendu plus de 10 000 à travers le monde », rappelle fièrement celui qui se dit « tatoué » Lamborghini et qui aura vendu sa 1000e voiture de cette marque cette année.

 

John Scotti Automotive deviendra rapidement une entreprise prospère et représentera plusieurs grandes marques. Il obtient d’abord une franchise Lotus de Robert Coiteux en 1983. Puis, les concessions se multiplient : Volvo en 1986, Alfa Romeo en 1990, Hummer avec AM General vers 1995, Subaru en 1996, Jaguar en 1999, Land Rover autour de 2001 et Suzuki à la fin des années 90. 

Comme pour boucler la boucle, en 2014, John fonde le Temple canadien de la renommée en courses d’accélération. Cette organisation met en valeur les Canadiens ayant marqué cette discipline, qu’il a côtoyée de près en travaillant avec John Dingman.

 

Au cours des dernières années, par ailleurs, John a choisi de se consacrer davantage à quelques-unes des entreprises qu’il a créées, à commencer par sa concession Lamborghini, logée dans de somptueuses installations à Kirkland. La concession Lotus, pour sa part, a été relocalisée à Vaudreuil, dans un édifice assez spacieux pour mettre en valeur la nouvelle gamme de produits promise par le constructeur britannique. Le même édifice abrite également une division florissante de camions commerciaux, de même que John Scotti Classic Cars, une véritable caverne d’Ali Baba pour les collectionneurs ! Avec quelques autres entreprises, elles l’exposent à des univers automobiles qui continuent de nourrir la passion de cet entrepreneur qui, à 68 ans, affirme sur un ton bon enfant : « Aujourd’hui encore, je pense comme un garçon de 20 ans ! »

 

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John Scotti est le président du Groupe John Scotti Automotive. 

Photo : Luc Gagné

 

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