Rendre l’industrie plus inclusive, inviter de nouveaux talents, créer des opportunités de réseautage et changer les vieilles perceptions.
« Il y a trois ans, les employés de Hyundai Auto Canada, des femmes spécifiquement, ont décidé de changer notre industrie. Pour ouvrir le bal, ils ont lancé la conférence Empowering Auto. L’objectif de la conférence était d’atteindre la diversité indispensable des employés dans le secteur automobile. Aujourd’hui, la conférence accueille plus de 550 participants et est soutenue par de nombreuses entreprises de notre secteur. Je ne pourrais pas être plus fier de mes collègues, qui ont vu cette occasion il y a trois ans et qui font désormais une différence positive dans une industrie qui a désespérément besoin de changer. Bien joué. »
C’est ce qu’a écrit sur LinkedIn Don Romano, le président de Hyundai Canada, à la suite de l’événement Empowering Auto qui a eu lieu au Fairmont à Toronto, le 28 septembre dernier. Don n’est pas le seul à être impressionné. Depuis les derniers jours, une pluie d’éloges envers cet événement inonde le Web. Notre curiosité était piquée.
Pour en savoir plus, AutoMédia a organisé une réunion virtuelle avec les trois organisatrices à l’origine de la conférence annuelle : Katherine Mior, directrice aux ressources humaines, Aryan Habib, directrice du service des véhicules connectés et de la télématique, et Jenn McCarthy, directrice nationale des relations publiques.
AutoMédia : Expliquez-nous la naissance de l’Empowering Auto.
Katherine :
En 2019, le regroupement des ressources pour les employés (ERG) chez Hyundai Canada a mis sur pied une conférence d’une demi-journée organisée par Aryan et d’autres membres de l’équipe. Ce fut un véritable succès. L’année suivante, Aryan s’est mise au travail pour préparer une nouvelle conférence, mais la COVID a contrecarré ses plans. En 2022, j’ai assisté à ma première conférence non automobile axée sur les femmes et le leadership. En voyant toutes ces femmes réseauter et partager leurs histoires, en voyant toute l’énergie et la joie dans la pièce, j’ai immédiatement envoyé un message à Aryan pour lui dire que nous devions faire la même chose pour l’industrie automobile. Elle a tout de suite dit oui.
Aryan :
Nous savions qu’un tel événement devait se tenir à l’échelle de l’industrie, et non pas être exclusif à Hyundai. Nous en avons parlé avec Don Romano et Kurt Merret, le directeur des ressources humaines, et les deux ont accepté de soutenir notre projet. Ce projet serait donc entièrement financé par Hyundai, mais les couleurs de l’entreprise n’allaient apparaître nulle part. C’était en août 2022. Quatre mois plus tard, la conférence avait lieu et rassemblait 200 personnes. La salle que nous avions louée était comble et nous avons dû refuser des participants. À ce moment, nous avons compris que 2023 allait être beaucoup plus gros.
Cette année, nous avons pu compter sur presque 25 membres organisateurs. Nous avons loué une salle au Fairmont et 13 commanditaires se sont joints à l’aventure : des constructeurs automobiles, des partenaires financiers, des entreprises de l’après-marché, etc. C’est vraiment important pour nous de démontrer aux jeunes que les emplois ne se trouvent pas seulement chez les OEM. Des panélistes sont même venus des États-Unis et de l’Angleterre. C’est incroyable de voir l’ampleur internationale que l’événement − ou le mouvement, comme certains l’appellent − a pris.
AM : Les participants étaient-ils tous des femmes?
Katherine :
Au début, nous avions en tête de faire un événement spécifique aux femmes. Mais après mûre réflexion, nous avons décidé de supprimer tout genre du titre de l’événement et d’inclure tout le monde. Nous voulons une diversité de pensées et d’expériences. Nous avons donc vu beaucoup d’étudiants masculins participer.
AM : Quels sont les moments qui ont marqué l’édition de 2023?
Katherine :
Pour moi, un des moments marquants, avant même que l’événement ait lieu, c’est quand nous avons rencontré Bev Goodman, la présidente de Ford Canada, lors d’une activité en février dernier. Nous nous sommes présentées et avant même d’avoir eu la chance d’expliquer notre projet, Bev nous a répondu : « J’en ai entendu parler. Contactez-moi pour un rendez-vous, je serai ravie de vous aider. Ford sera présent. » Nous étions estomaquées.
Aryan :
Durant sa conférence, Bev a raconté des histoires incroyables sur son parcours professionnel. Elle est entrée chez Ford en 1996 et y a joué différents rôles. Elle n’a pas toujours été sûre d’elle et les gens n’avaient pas toujours confiance en elle. Son discours était tellement terre à terre. Et sa conversation du genre « au coin du feu » avec Lauren Tedesco, de l’APMA, exprimait la relation mentor-mentoré. Tout le monde m’envoyait des SMS pendant son intervention. Les jours qui ont suivi, plusieurs répétaient des conseils qu’elle avait donnés durant sa conférence.
Katherine :
Observer des centaines d’étudiants interagir avec les employeurs de l’industrie était aussi un moment fort. L’un de nos objectifs est que les commanditaires aient des perspectives de recrutement. Une salle de recrutement a donc été mise en place, où les commanditaires pouvaient répondre aux questions des étudiants, présenter leur entreprise, le type de poste à envisager, le meilleur moment pour postuler, les coops, etc. C’était comme une sorte de salon de l’automobile, mais nous aimons dire en riant que nous avons probablement réuni plus de marques que certains salons de l’auto cette année.
Aryan :
Plusieurs étudiants sont venus nous voir après l’événement pour nous dire qu’ils imaginaient l’industrie automobile autrement. Cela leur a fait découvrir une industrie qui ne les intéressait pas de prime abord ou qu’ils ne connaissaient tout simplement pas.
AM : Quels sont les plans pour 2024?
Aryan:
La conférence annuelle sera de retour en force, mais nous n’avons pas encore confirmé où et quand. Cela dit, l’Empowering Auto produit d’autres activités durant l’année, des micro-événements comme un lunch d’une heure pour discuter d’un sujet spécifique. Par exemple, le mois prochain, nous tiendrons un événement pour présenter les carrières légales dans l’automobile.
AM : Peut-on espérer voir Empowering Auto débarquer au Québec?
Jenn:
Empowering Auto n’est absolument pas lié à l’Ontario. D’ailleurs, nos micro-événements se déroulent de façon virtuelle. Un chapitre québécois serait très intéressant et nous serions ravies de discuter avec des gens du Québec qui aimeraient se joindre à nous et développer Empowering Auto dans la Belle Province.
Ultimement, notre mission chez Empowering Auto est de rendre l’industrie automobile plus inclusive, d’inviter de nouveaux talents dans l’industrie, de créer des opportunités de réseautage et de mentorat. Grâce aux échanges, nous espérons changer les vieilles perceptions qui collent encore aujourd’hui à l’industrie automobile, et ce, partout à travers le pays.
VOUS AIMERIEZ VOUS JOINDRE À EMPOWERING AUTO? contact@empoweringauto.ca
Sur la photo d’entête:
Les trois organisatrices d’Empowering Auto, tous employées chez Hyundai Canada: Aryan Habib, directrice du service des véhicules connectés et de la télématique, Jenn McCarthy, directrice nationale des relations publiques et Katherine Mior, directrice aux ressources humaines
